Plus importante ville portuaire de Roumanie, Constanta est située à la croisée entre l'orient et l'occident. Elle possède un héritage unique : son casino qui fut l’un des plus célèbres au monde au début du 19ème siècle. Telle une sentinelle trônant fièrement sur la mer noire, le casino de Constanta semble s’être figé dans le temps. Aujourd’hui, seuls les lustres qui restent suspendus dans les anciennes salles de jeux sont là pour rappeler ce passé glorieux.
Commandité par le roi Carol 1er aux architectes Petre Antonescu et Daniel Renard, le casino de Constanta fut construit entre 1905 et 1910 dans le plus pur style « Art-nouveau ». La façade est ornée d'une large baie vitrée en forme de coquille Saint-Jacques qui devient l’emblème de la ville. Il est inauguré par le prince Ferdinand en présence de l’élite et de la noblesse de toute l’Europe. Tout le monde se précipite pour découvrir ce bijou architectural. Ils viennent jouer, danser, boire, s’amuser et se montrer dans le casino de Constanta. De nombreuses fresques, peintures baroques, stucages et vitraux sont encore là pour me montrer le luxe qu’il y avait autrefois. Sa réputation grandit et il devient l’équivalent de la french riviera à l’est. Mais cette grandeur ne dura guère longtemps.
Les deux guerres mondiales plongèrent l’Europe dans des heures sombres et fit couler l’économie roumaine. Après avoir servi d’hôpital durant la première guerre mondiale, le casino fut occupé par l’armée allemande lors de la seconde et subit de lourds dégâts lors de bombardements. Sous l’occupation soviétique en 1947, le casino devient une maison de la culture vantant les bienfaits du communisme. Puis en 1956, le casino fut nationalisé et rendu au public. Après des travaux de rénovation le casino réouvre en tant que restaurant-salle de jeux mais l’élite ne remit jamais les pieds là-bas ; et au début des années 90, le gérant jette l’éponge. Les murs se dégradent rapidement et le lieu devient dangereux. Malgré son passé fastueux, tous les projets de rénovation tombent à l’eau. Jusqu’en 2020 où les travaux de rénovation commencent enfin et où des échafaudages sont posés à l’extérieur. J’espère que cette fois ses efforts aillent au bout et lui rendent son lustre d’antan !